Le festival international de la bande dessinée d’Angoulême

Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, plus communément appelé festival d’Angoulême ou FIBD, est le principal festival de bande dessinée francophone et le deuxième plus important d’Europe en termes de notoriété et de taux de participation après le Salon international des bandes dessinées de Lucques, en Italie. Il a lieu en France, dans la ville d’Angoulême.
Il a lieu tous les ans en janvier depuis 1974 et associe expositions, débats, rencontres et nombreuses séances de dédicace, les principaux auteurs francophones étant présents. De nombreux prix y sont décernés, dont le grand prix de la ville d’Angoulême, qui récompense un auteur pour l’ensemble de son œuvre, et le Fauve d’or, récompensant un album paru l’année précédente.
De sa création à 1996, il s’appelait Salon international de la bande dessinée d’Angoulême.

Histoire
Origines du festival
Ville industrielle sur le déclin, Angoulême n’a aucune relation particulière à la bande dessinée dans les années 1960. À cette époque, la bande dessinée commence à avoir une image plus adulte, les grands médias se mettent à en parler et les premières expositions consacrées à ce support apparaissent, à l’instigation de clubs d’amateurs de bande dessinée comme le Celeg (1962-1967) ou la Socerlid (1964-1977). Parmi les figures de ce fandom naissant figurent les Charentais Francis Groux, Pierre Pascal ou Michel Baron. En 1969, Groux, impliqué dans le tissu associatif local, organise dans deux Maison des jeunes et de la culture de la région angoumoisine une « Semaine de la bande dessinée ». Dans les mois suivants, il continue à animer des soirées débat consacrées à la bande dessinée dans des MJC. Devenu après les élections municipales de 1971 président des commissions des Affaires culturelles et des Affaires sociales d’Angoulême, il se rapproche du maire-adjoint à la culture, Jean Mardikian. Tous deux organisent en juin 1972 une manifestation culturelle pluridisciplinaire, Angoulême Art Vivant, à l’occasion de laquelle Groux fait présenter à Claude Moliterni devant une salle comble « un montage audiovisuel à base de reproduction de cases sur fond musical et son exposition à succès « 10 millions d’images », centrée sur l’âge d’or américain. ».
En novembre 1972, Groux et Mardikian organisent en concertation avec les librairies d’Angoulême et toujours grâce à l’aide de Moliterni une « Quinzaine de la bande dessinée » où plusieurs auteurs célèbres (de Franquin à Gotlib) viennent dédicacer au musée d’Angoulême les jeudi et samedi. Face au succès public et aux réactions positives des auteurs, Groux suggère à Moliterni de mettre en place à Angoulême un festival inspiré par celui de Lucques, que Moliterni avait co-fondé en 1965 et qui était alors le principal festival de bande dessinée d’Europe. Moliterni accepte et fait inviter Groux et Mardikian à l’édition suivante du festival de Lucques, prévue pour le début de l’automne 1973. Bien qu’entre temps des passionnés regroupés derrière Jean-Paul Tibéri aient organisé à Toulouse le premier Salon national de la bande dessinée, Groux et Mardikian se rendent bien à Lucques où ils obtiennent des organisateurs du festival l’autorisation d’en fonder un à Angoulême sur le modèle du leur. De retour en France, ils se lancent alors avec Moliterni dans la préparation de la première édition, prévue quelques semaines plus tard, en janvier.

Un succès rapide malgré des difficultés ponctuelles (1974-1980)
La première édition du salon international de la bande dessinée se déroule du 25 au 27 janvier 1974 dans l’aile désaffectée d’une partie du musée d’Angoulême. L’association organisatrice est présidée par Groux, Mardikian en est le secrétaire général, tandis que le festival lui-même est dirigé par Pierre Pascal. Hugo Pratt signe la première affiche et Burne Hogarth, Harvey Kurtzman, Maurice Tillieux, André Franquin, Claire Bretécher, Gotlib, Fred, Tibet, Peyo, Jean Roba, Jean Giraud sont présents. Cette première édition est un succès immédiat et accueille dix mille visiteurs. L’édition suivante accueille 15 000 personnes.
Au fur et à mesure des années, le festival multiplie les « choix souvent judicieux » : ouverture à toutes les bandes dessinées, décentralisation des activités, multiplication des colloques et conférences. À partir de 1976, chaque édition a un thème, idée aux résultats mitigés, ceux-ci étant trop restreints ou trop larges. L’édition de 1977 marque la consécration du festival avec la présence d’Hergé, qui accepte de présider le salon et d’en réaliser l’affiche15. L’arrivée d’Hergé, le samedi 22 janvier, déplace les foules et donne une couverture médiatique nationale au festival.
En 1977, à la suite du changement d’équipe municipale, les subventions ne sont pas renouvelées. Le festival craint pour sa survie mais finalement le député-maire Jean-Michel Boucheron, amateur de bande dessinée soucieux d’améliorer l’image de sa ville sinistrée par la désindustrialisation apporte à partir de l’édition de 1979 tout son soutien au festival ; néanmoins, l’entrée devient payante. La même année, à la suite d’un conflit entre Pascal et l’administrateur du festival Mardikian, Groux se retire. Alain Beauregard est président par intérim de l’édition de 1980 avant que Boucheron ne le devienne courant 1980, ce qui suscite les critiques de Groux.

Professionnalisation (années 1980)
En 1981, deux ministres sont présents, Boucheron voulant montrer que le festival a dépassé le stade de l’amateurisme. Il veut également qu’Angoulême devienne une « capitale permanente de l’image en France », au-delà de la seule bande dessinée. Ainsi, un atelier-école de bande dessinée et la Maison de la bande dessinée (centre de documentation et de recherche) sont ouverts en 1982, le dépôt légal des bandes dessinées à la bibliothèque municipale est instauré en juillet de la même année. En mai 1983, le musée des Beaux-Arts municipal ouvre la Galerie Saint-Ogan afin d’exposer une sélection des planches qu’il a acquise depuis le milieu de la décennie précédente. Lors du festival 1984, Jack Lang annonce la création d’un Centre national de la bande dessinée et de l’image, à la fois musée, médiathèque et centre de recherche. Rapidement, les retombées économiques à long terme se font ressentir : en 1983, deux sociétés de dessin animé et de vidéopostes s’installent, créant 300 emplois.
Cette professionnalisation est accompagnée d’une hausse du budget (quatre millions de francs en 198417, soit 1 130 000 € de 201718). Elle implique également une certaine marchandisation du festival, qui se marque dans la croissance du nombre d’éditeurs présents et la diminution des conférences et tables rondes (de 20 en 1975 à 2 en 1984), tandis que le nombre d’expositions reste stable autour de la vingtaine.
En 1985, le président de la République française, François Miterrand, visite le festival.

Consécration
En 1988, Jacques Glénat soutient Pierre Pascal pour déplacer le salon à Grenoble, où se trouve le siège de sa maison d’édition. Craignant qu’Angoulême perde son festival, le maire Boucheron décide d’augmenter le budget de l’édition 1989. En 1989, le successeur de Boucheron, Georges Chavanes, tranche en proposant d’alterner chaque année entre Angoulême et Grenoble malgré les protestations de Francis Groux. La subvention du salon à Angoulême est alors divisée en deux mais le financement est complété par un partenariat avec E.Leclerc.
En 1996, le salon international de la bande dessinée change de nom pour devenir le festival international de la bande dessinée (FIBD)

Incidences de la pandémie de Covid-19
Le festival a connu des reports de dates et une annulation (en 2021) en raison de la pandémie de Covid-19 et des mesures sanitaires prises à son égard : ainsi, en 2021, le festival est reporté de janvier à l’été avant d’être annulé, puis, en 2022, le festival connaît un report de dates de fin janvier à mi-mars (du jeudi 17 au dimanche 20)21,22. En 2021, ont tout de même eu lieu une remise du Grand Prix de la ville d’Angoulême, une cérémonie de récompense des meilleures bandes dessinées de 2020 et une exposition sur l’auteur récompensé par le grand prix en 2020.

Syropoulou Marie Louise Β’5

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