D’un aspect étymologique, le théâtre provient du verbe θεώμαι, qui signifie voir, observer. Il a été initialement créé dans l’ancienne ville d’Athènes comme une évolution du dithyrambe.
Les premières formes du théâtre tout au long de l’antiquité grecque étaient la tragédie, la comédie et le drame satyrique. Au théâtre grec antique seulement les hommes étaient les protagonistes même s’ils interprétaient des rôles féminins, ils se déguisaient en femmes. Le théâtre est l’art du discours public qui représente via des hommes (acteurs) une série d’événements imaginaires ou réels. Le théâtre est l’art qui se réalise dans tous les États du monde et fait surement partie de son patrimoine culturel.
Le théâtre a été touché mondialement pendant la pandémie et ce que nous observons ces derniers temps dans notre pays est qu’avec la réouverture des «scènes» de théâtre, nous avons lentement et timidement besoin de cet art dans notre pensée et dans notre âme.
La mort récente de la plus grande actrice grecque Irène Papas le 14-9-2022 a été le motif pour comprendre qui était la femme, l’artiste qui est devenue connue internationalement grâce à son art, en étant un point de référence pour notre pays, la Grèce.
Fille d’enseignants, Irène Papas est née à Chiliomodi, dans le Pelloponèse et son père, professeur de drame classique l’a élevée avec de nombreux contes de fée et histoires des Grecs anciens. Elle a dit que son père l’avait élevée librement dans la nature et qu’en été…«on montait à la montagne et on y restait». Comme elle a mentionne, elle reconnaît que son père lui avait appris à être une femme fière, qu’il lui a appris à étudier l’œuvre d’Aristote et qu’il lui disait qu’il y a une seule aristocratie, celle de l’esprit.
«Électre», «Hélène», «Kyra Frosyni» , «La veuve de Zorba» , «Bouboulina» et plusieurs d’autres ont vécu et vivront pour toujours dans l’univers de cette femme incomparable.
Irène Papas avait la beauté sculpturale d’une Caryatide (Cariatide) ancienne… Mais ce qui la caractérisait c’était qu’elle était une personne très compatissante qui mettait son âme et sa passion dans son art. Elle croyait que le but le plus élevé était d’atteindre l’âme du peuple, sans professionnalisme. C’était un cheval sauvage et fier.
À l’âge de 15 ans elle a fait ses débuts comme chanteuse, productrice de radio et danseuse. Elle a joué dans le film «Anges Perdus» de N. Tsiforos et en 1952 la ville de Cannes ne parle que de Papas. Elle a participé à plus de 100 productions radiophoniques et 3 des films dans lesquels elle a été la protagoniste ont été nominés aux Oscars, prix finalement remportés par le film francophone «Z» de C. Gavras et «Électre». Papas est devenue un symbole universel de l’art, une représentante de la civilisation méditerranéenne en interprétant «Antigone».
Irène Papas était cohérente et inflexible, elle prenait des risques, c’était une très grande personnalité, elle s’intéressait à l’éducation, aux idées, à la grandeur de l’art, au drame grec ancien puisqu’il ne contient rien de superflu, c’est la clarté qui le caractérise.
Elle a vécu un amour secret de longue durée avec Marlon Brando, c’était la grande passion de sa vie. Marlon Brando a déclaré qu’elle était l’actrice la plus importante du monde.
Irène Papas, l’actrice la plus éminente en vie s’est retirée majestueusement, juste de la même manière majestueuse qu’elle a mené sa vie.
Le théâtre constitue alors une racine dans la vie des gens et plus spécialement des Grecs et il ne devra plus être mis à l’écart par les nouvelles générations. C’est pour cette raison que les établissements éducatifs doivent developper et cultiver la valeur culturelle et les biens offerts non seulement par le domaine du théâtre mais par la notion de l’art généralement.
Qu’Irène ne soit jamais oubliée…
Ευαγγελίδου Κάτια Α2